Chloé


C'est un après-midi, vers sept heures, que j'ai rencontré Chloé pour la première fois. Elle venait de sonner à ma porte et, à peine avais-je ouvert, a commencé son harratin pour me fourguer je ne sais quelle encyclopédie prétendument universelle.
Les cheveux blonds et courts, toute menue, Chloé paraissait à peine dix sept ans. Pour le seul plaisir de la contempler, je l'ai laissée poursuivre un peu son argumentaire avant de l'interrompre et de lui dire que non, décidément, je n'avais pas besoin d'une encyclopédie.
-- Mais si vous voulez prendre un café pour vous réchauffer un peu, ça sera toujours ça de pris, lui dis-je.
Après un instant d'hésitation, Chloé a accepté. Je l'ai conduite jusqu'à la cuisine et je lui ai préparé un café. Puis nous avons discuté. Étudiante en droit, elle avait trouvé ce moyen de gagner un peu d'argent. Du moins l'espérait-elle. Car, en fait, depuis quinze jours, elle n'avait pas réussi à en placer une.
-- Encore deux jours et j'arrête, dit-elle. J'irai chez MacDo, comme les autres...
Avant de repartir, j'ai dit à Chloé que j'avais peut-être un moyen de la dépanner. Elle m'a laissé une adresse et j'ai promis de lui écrire rapidement.
La lettre était courte et tout ce qu'il y a d'explicite. Chloé m'a rappelé deux jours plus tard.
-- Peut-on se rencontrer ? a-t-elle dit. J'aurais besoin de quelques précisions supplémentaires. Nous avons convenu d'un rendez-vous dans un café pour le lendemain. C'est là que les choses ont vraiment commencé.

Elle arrive un peu en retard.
-- Excusez-moi, dit-elle. J'étais à l'autre bout de la ville et le temps de venir...
Elle ôte son manteau. Vêtue d'un gros pull et d'une longue jupe de laine, elle est ravissante.
-- Un café ?
-- Oui. Un double. Avec du lait.
Je passe commande. Chloé sort ma lettre de son sac, puis un autre papier, et les pose sur la table.
-- J'ai étudié votre proposition, commence-t-elle. Au début, je l'ai trouvée très choquante mais en y repensant, ce n'est pas plus déplaisant que de faire du porte à porte pour essayer de vendre une encyclopédie. Sans compter que ce que vous m'offrez là, on me l'a proposé dix fois, et en des termes bien différents. Bon. Sur le principe, je n'ai pas d'objections. Je voudrais simplement fixer certaines limites et discuter des prix.
Très consciencieuse, Chloé indique ce qu'elle ne peut pas accepter, puis veut déterminer un tarif précis. J'en reste à ma proposition forfaitaire. Quant au reste, le simple fait qu'elle puisse rompre le contrat à tout moment devrait suffire, lui dis-je. Elle hésite encore un moment, puis accepte. Nous réglons les formalités pratiques et puis Chloé demande :
-- Nous commençons tout de suite ?
-- Non. Je t'appellerai.
Je l'appelle une semaine plus tard, lui donne le jour et l'heure du rendez-vous, ainsi que l'adresse. Cette fois-ci, elle est à l'heure. Nous traversons l'appartement jusqu'à une pièce très lumineuse et vide, à l'exception d'un canapé. J'y installe Chloé et, après avoir réglé les appareils, lui demande de me parler d'elle.
-- Juste parler ? s'étonne-t-elle. De quoi ?
-- De toi. La vérité ne m'intéresse pas Tu peux tout inventer si ça vous chante.
Elle commence à parler. Raconte l'endroit où elle vit, ses cours à l'université, ses trajets en métro, ses courses, elle raconte sa chambre et son lit, son armoire et ses casseroles, ainsi de suite pendant une bonne heure. Quand j'estime que c'est assez, je lui fait signe d'arrêter.
-- C'est tout ? demande-t-elle, surprise.
-- C'est tout. Tu peux partir.

La fois suivante, je demande simplement à Chloé de marcher dans les rues. Une semaine plus tard, de s'installer dans un café pour lire le journal. Puis de faire des courses au supermarché. Quand nous nous retrouvons pour la quatrième fois, elle m'avoue ne pas comprendre.
-- Je pensais qu'il s'agirait de trucs particuliers... me dit-elle. Que vous me filmeriez nue... Des choses comme ça.
-- Tu es déçue ?
-- Non, mais... Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
-- On va au cinéma.
-- Bon. Va pour le cinéma.
Nous choisissons un film qui lui plaît. Un quart d'heure après le début du film, je lui dis à l'oreille :
-- Remonte ta jupe. Pose une de tes jambes sur les miennes.
Après un court instant, elle retrousse sa jupe et étend une jambe en travers des miennes. Je pose ma main sur sa cuisse et commence à la caresser. Elle se laisse faire. Ne proteste pas plus quand, une demie heure plus tard, écartant sa culotte, je me mets à tripatouiller sa chatte, plongeant entre ses lèvres, tournicotant à l'entrée de son con, l'agaçant ici ou là et lui laissant finalement peu de répit. Cela finit d'ailleurs peut-être par lui plaire, du moins si j'en juge par les humeurs qui peu à peu envahissent mon terrain de jeu, dégoulinant jusqu'à son cul que juste avant la fin du film je parviens sans difficulté à investir d'un doigt.
Le générique de fin arrivant, je l'abandonne. Elle rajuste sa culotte, ramène sa jambe et rabat sa jupe. Au café où nous allons ensuite prendre un verre, Chloé me dit :
-- C'est un fantasme assez courant de tripoter les filles au cinéma. Vous ne trouvez pas ?
-- Tu t'es prêtée au jeu, il me semble...
-- Vous me payez pour ça.
-- Allons ! Personne ne t'a forcée à accepter ! Les MacDo recrutent à tour de bras...
-- Vous avez raison, dit-elle après un moment. Quant à savoir si cela m'a plu, j'ai trouvé le film un peu convenu. Quelle est la suite ?
-- Vendredi en huit. Je passe te prendre ici à neuf heures. Réserve ta journée.
-- Bien monsieur.

Ce vendredi là, je l'emmène à Chartres. En chemin, elle me dit n'y avoir jamais été.
-- D'ailleurs je ne suis pas curieuse, ajoute-t-elle.
Elle me parle ensuite de ses études, des examens qui approchent et des heures qu'elle passe à la bibliothèque pour réviser. Et puis demande soudainement :
-- Qu'est-ce qu'on va faire à Chartres ?
-- Visiter la cathédrale, bien sûr.
Elle fait la moue. Mais se tait, ensuite, jusqu'à ce qu'on y arrive.

C'est peu de dire que la cathédrale ne l'intéresse pas : à peine a-t-elle consenti à jeter un oeil aux vitraux et aux portails. Le labyrinthe aurait probablement retenu un peu plus son attention, mais, « manque de pot », a-t-elle dit,   il n'existe plus.
-- Je ne vous comprends pas, dit-elle comme nous sortons. Vous me payez pour que je m'instruise ? Ce n'est plus du voyeurisme, c'est du mécénat !
-- Tu n'as pas le choix : il faut me suivre. Et puis c'est moi qui ait les clés de la voiture.
-- Et la signature sur le chéquier, ajoute-t-elle. Où allons-nous ?
-- Là.
Je pousse une immense porte cochère. Ouverte, elle révèle une cour et, cachée derrière un vieil arbre, une petite maison de pierre. Chloé sur mes pas, je traverse la cour et pénètre dans la maison.
-- J'ai un coup de téléphone à donner, dis-je alors à Chloé. Fais un tour dans la maison, je suis sûr que ça te plaira. xiii e siècle garanti !
Je l'abandonne. Quand je reviens, Chloé est plantée devant l'immense cheminée.
-- C'est génial, dit-elle. Dommage de devoir repartir ce soir. Puis, prise d'une soudaine inspiration, elle demande : Mais pourquoi, au fait ? Êtes-vous obligé d'être rentré ce soir ? Ne pourrait-on pas rester ici ? J'ai vu qu'il y a plusieurs chambres et...
-- Tu as déjà choisi la tienne !
-- Oui. C'est possible ?
-- Dans ce cas il faut que je passe un autre coup de téléphone. Pendant ce temps-là, débarrasse-toi de ta jupe et de ton pull.
-- Bien monsieur. Merci monsieur.

Je retourne au téléphone. A mon retour, je découvre Chloé en dessous de coton blanc, sagement assise.
-- Tu resteras ainsi, lui dis-je. Si tu as froid, nous ferons du feu.
-- J'ai froid.
Je vais chercher du bois. Le feu allumé, je m'installe face à elle et l'observe.
Sa bonne humeur paraît envolée. Ramassée, les bras croisés sur la poitrine, les jambes repliées, elle garde le silence. D'être ainsi à demi nue n'a pas l'air de lui plaire.
-- Vous avez de petits seins, lui dis-je. C'est pour ça que vous portez toujours de gros pull ?
Elle ne répond pas. Au bout d'un moment, je vais chercher la caméra et commence à la filmer.
-- Va remettre du bois, lui dis-je un peu plus tard, le feu va s'éteindre.
Elle se lève, va s'occuper du feu. Je fais encore quelques plans.
-- Ça n'a rien à voir avec la taille de ma poitrine, dit-elle enfin. Je n'aime pas être serrée dans mes vêtements, c'est tout.
-- Va près de la fenêtre. Regarde dans la cour.
Elle va s'appuyer à la vitre.
-- Baisse un peu ta culotte.
Elle la tire un peu, découvrant le bas de ses reins.
-- Plus bas.
Elle la tire jusqu'à mi-fesses.
-- Encore.
Elles sont presque entièrement dégagées.
-- Tes fesses sont comme tes seins, lui dis-je. Ou vice-versa.
Je m'approche. La prends de dos, de côté.
-- Tourne toi vers moi.
Elle se tourne. La culotte à demi baissée laisse voir ses hanches et les plis de l'aine, le haut de sa toison. Je fais encore une ou deux séquences puis repose l'appareil et vais me rasseoir. Chloé remonte sa culotte et demande :
-- Je peux me rhabiller ?
-- C'est à toi de voir : ou bien tu restes comme ça, ou bien tu te rhabilles. Mais alors tu me branles un peu.
-- Quitte à être malade, répond Chloé, je préfère l'être de dégoût que de froid.
Elle se précipite vers ses vêtements et les renfile à toute vitesse. Puis se tourne vers moi :
-- Là, maintenant ?
J'acquiesce d'un signe de tête. Elle s'approche. Défait ma braguette, baisse mon pantalon et dit, avant de glisser ses mains dans mon slip.
-- Je vous préviens qu'elles sont glacées.
Je les sens qui s'emparent de ma queue, la tirent hors du slip, soulèvent mes couilles. Elles sont très froides en effet et il me semble que j'aurai du mal à réagir, pris dans une telle tenaille gelée. Je lui demande alors   si elle sait comment font les femmes esquimaux ?
Chloé me regarde, surprise. Je lui explique :
-- Des mains aussi froides, ça n'est pas fait pour faciliter les choses...
-- Comment font-elles ?
-- Elles le font avec la bouche.
-- Oui, mais vous aviez dit branlé, pas sucé.
-- J'ai changé d'avis.
-- Vous n'avez pas le droit !
-- J'ai tous les droits.
Résignée, elle me prend dans sa bouche et s'active doucement avec sa langue autour du gland. Puis m'enfonce un peu plus loin et commence à aller et venir. Elle a des gestes plutôt doux, lents, mesurés, presque respectueux.
-- D'ailleurs ce n'est pas vous qu'il faut réchauffer mais moi, dit-elle en me lâchant un instant.
-- Tait-toi. Ça te déconcentre.
Elle se tait. Et s'applique. Tant et si bien que quelques minutes plus tard, ma queue commence à durcir. Alors instinctivement, comme si enfin elle retrouvait des sensations familières, Chloé accélère ses caresses. Je la laisse faire encore quelques instants, pose ma main sur sa tête et l'immobilise :
-- Ça suffira.
Elle suspend son geste. Mais me garde dressé dans sa main.
-- Vous êtes sûr ?
-- Oui mademoiselle. Nous reprendrons plus tard.
-- Bien monsieur.
Elle me lâche. Se frotte les mains.
-- Je crois que vous faites erreur, dit-elle. En fait, c'est le moyen qu'on trouvé les femmes esquimaux pour se réchauffer les mains : elles réquisitionnent leurs maris et elles les branlent juste ce qu'il faut.
-- Et eux, alors, comment font-ils ?
-- Ils font pareil, mais tout seuls.
-- Et si elles ne sont pas mariées ?
-- Je n'ose même pas y penser...
Chloé court vers le feu y chauffer ses mains.

La nuit tombée, nous allons dîner dans un petit restaurant. Chloé, moins diserte, paraît préoccupée. Je tente de la dérider :
-- Tes livres de droit te manquent ?
-- Non, répond-elle sèchement.
-- Qu'est-ce qui ne va pas alors ?
-- Je... Est-ce que vous allez me demander de coucher avec vous cette nuit ?
-- Non. Mais quand bien même : cela te chagrinerait à ce point ?
-- Et de vous faire une autre fellation ?
-- Ça n'est pas exclu.
-- Et encore ?
-- Il te faut le programme détaillé ?
Elle hausse les épaules. Finit son dessert. Refuse le café. Sur le chemin du retour, elle me dit :
-- Tout à l'heure, quand je vous l'ai fait, j'ai... Enfin ça ne m'a pas laissée indifférente. Et même avant, quand vous m'avez filmée. Je... Je m'étais jurée de ne rien ressentir. Je me disais : tu penseras à autre chose et puis tu attendras qu'il ait fini. Et là, comme l'autre jour au cinéma, j'ai eu... Ça m'a excitée, quoi.
Arrivés dans la maison, je lui sors quelques vêtements pour la nuit, et deux couvertures.
-- Dors bien, lui dis-je. A demain.

Quand elle débarque dans la cuisine, le lendemain matin, vêtue de la longue chemise blanche et du gros pull que je lui ai passés, Chloé me trouve devant l'écran de l'ordinateur en train de visionner les films de la veille. Elle se sert un bol de café puis demande si elle peut voir. Sans attendre ma réponse, elle vient derrière moi et, penchée par dessus mon épaule, regarde les films.
-- Vous avez raison, dit-elle au bout d'un moment. J'ai des petits seins. Un petit cul. Des petites mains. Et aussi une petite bouche.
Ma main passe sous la chemise. Je caresse ses jambes, remonte vers son cul.
-- Et pas de culotte !
-- Elle est sale, dit-elle en se dégageant. Il faut que j'aille en acheter une autre.
Et puis tout d'un coup elle réalise :
-- Mais il fait chaud !
-- J'ai mis le chauffage. Si nous restons jusqu'à demain, j'ai pensé que ça valait le coup.
-- Et la salle de bains, elle est chauffée ?
-- Oui.
-- Alors j'y vais ! Et ensuite j'irai acheter une culotte. Non. Deux. Ça vous laissera le temps de préparer votre programme !
Elle finit son bol d'un trait.

Je la vois réapparaître une heure plus tard :
-- Vous avez décidé ? Musée ? Jardinage ? Lecture ? Couture ? Mots croisés ? Promenade ?
-- Montre...
Elle soulève sa jupe un court instant, la laisse retomber.
-- Ça ira ? Alors ?
-- Lecture. Mais je veux la voir. Va t'installer.
Je lui laisse cinq minutes pour se préparer avant de la rejoindre. Elle est assise dans un fauteuil, un livre à la main, un pied posé sur le fauteuil découvrant sa jambe et, en y regardant bien, une parcelle de sa culotte. Je branche la caméra et commence à filmer. M'approche lentement d'elle.
-- Pas très bandant, dis-je ensuite.
-- Quel besoin avez-vous de bander ? remarque-t-elle.
Elle écarte l'autre jambe.
-- Ou plutôt de mater entre mes jambes pour y arriver... ironise-t-elle.
Mais elle s'ouvre un peu plus. Maintenant on ne voit plus que ça : une tache blanche en plein milieu de l'image. Je continue de filmer.
-- Caresse-toi.
Après quelques instants, je vois une main apparaître dans le champ, qui se plaque contre la culotte et, jouant d'imperceptibles mouvements, vient étreindre le sexe à travers le tissu. De la main ensuite s'isole un doigt, lequel, précis et plus inquisiteur, se concentre en un point particulier, se déplie, se replie, appuie, griffe, râpe, soudain disparaît.
-- Je... Je ne peux pas, murmure Chloé.
Je ne bouge pas. La main réapparaît, et le doigt tendu, qui reprend son travail. Sans conviction.
-- Enlève la, dis-je alors.
Chloé se redresse et enlève sa culotte. Se réinstalle devant la caméra. Je découvre, au milieu d'une toison très claire et extraordinairement frisée, une chatte copieusement ouverte d'un beau rouge sang, aux lèvres marquées, charnues, déjà ointes d'une brume nacrée et odorante.
-- Quelle menteuse ! fais-je. Vas-y ! Dépêche-toi !
Libre d'aller maintenant directement au but, le doigt revient. Plonge tout d'abord entre les lèvres pour y recueillir un peu de sève pâteuse, avant de remonter directement à l'endroit où, encapuchonnée, pointe une minuscule boule blanche. Il lui suffit alors de quelques rondes endiablées pour susciter comme un gigantesque séisme, creusant entre les chairs un puits large et où bouillonne une huile blanchâtre. Après quelques tours de passe-passe, devenu fou, le doigt tournoie, virevolte, se fait manège, fouet et nasse. Au bout d'un moment tout le ventre se soulève, le doigt suspend sa course, plonge férocement en bas dans le gouffre et, comme s'il voulait y mourir, brutalement s'arrête. Chloé referme violemment ses jambes, emprisonnant sa main au plus près d'elle-même et, ainsi ramassée, se met à crier.
-- Eh bien voilà, dis-je en éteignant la caméra.
-- Vous êtes content? demande-t-elle, un peu colère.
-- Ta chatte est étonnante. On l'imaginerait à ton image, petite, discrète, presque furtive, et elle est au contraire tout à fait ahurissante.
-- Vous vous fichez de moi ?
-- Absolument pas. Tu te révèles à cet endroit d'une grande impudeur. Tout y prend un côté farouche, nocturne et, si j'osais, un peu sanguin. Il y a là quelque chose qui tient de la forêt et du volcan, de la tempête, de l'orage...
Chloé se baisse pour ramasser sa culotte. S'apprête à la remettre. Je l'arrête.
-- Qui t'a dit de la remettre ?
Elle va pour protester. Se ravise.
-- Il vous en faut encore ? grince-t-elle en rabattant rageusement sa jupe sur ses jambes.
-- Oui. Et puis en réalité je n'ai pas encore vu tes seins.
-- Ça vous manque ?
-- Oui !
Chloé me fusille du regard. Mais se défait de son pull, de son corsage et de son soutien-gorge.
-- Voilà !
Ses seins sont petits, mais semblent pleins, fermes, très exactement dessinés, les aréoles d'un beau brun clair, les pointes fusantes.
-- Pas de commentaires ? raille-t-elle.
-- Je suis sous le charme.
-- C'est bien la première fois qu'on me dit ça, bougonne-t-elle. D'habitude les mecs font la gueule. Bon. Je peux aller me laver ?
-- Vas-y.
-- Et ensuite ? Je suppose qu'ainsi vêtue les sorties sont peu recommandées.
-- Oh ! Avec un manteau, personne n'y verrait rien...
Je vois passer sur le visage de Chloé un court instant de panique. Puis elle comprend que je plaisante et file dans la salle de bains. Quand elle revient, elle me découvre nu. Après un instant de surprise, elle demande :
-- Vous ne m'avez toujours pas dit ce que vous ferez des films.
-- J'en ferai un hymne à l'argent. Je ferai des plans de coupe avec des billets de banque, des pièces qui tombent, des chèques qui brûlent... En sous-titre, je mettrai les sommes correspondantes : tant pour la culotte, tant pour la branlette, tant pour les seins... Ensuite on pourra voir comment vous les dépensez. Une pipe, par exemple, ce sera un précis de droit commercial, une sodomie un gros chandail jaune.
-- Édifiant !
-- Viens me lécher les couilles.
-- Pardon ?
-- Tu as très bien entendu.
Elle vient s'agenouiller entre mes jambes. Place sa main sous mes couilles, les soulève délicatement et commence à les lécher.
-- Mieux que ça. Prends le dans ta bouche.
Elle s'exécute. Les aspire et les roule sous sa langue l'une après l'autre.
-- Mets moi un doigt dans le cul.
Elle pointe son index sur mon cul. L'enfonce lentement. Une fois à fond, l'en ressort. Après un moment d'hésitation, l'y remet. Ma queue commence à se dresser. Elle s'en saisit de sa main libre. La tient droite, n'osant, sans doute, la branler sans que je lui en donne l'ordre. Je l'encourage :
-- Continue.
Alors elle y va. Un peu maladroitement, au début, mais de mieux en mieux à mesure que je bande plus. Dans mon cul, son doigt va et vient avec plus de conviction. Et pour ce qui est de mes couilles, elle ne les lâche pas. Tout cela n'est pas sans me faire grand effet et je ne tarde pas à me sentir défaillir. L'ayant compris, elle accélère encore ses gestes, ne ralentit qu'à la première giclée de foutre qui va maculer ses cheveux. Elle retire son doigt de mon cul, sans lâcher ma queue se recule précipitamment.
-- Non ! fait-elle, mais trop tard. Les suivantes s'écrasent sur ses épaules et dans son cou.
Elle est à la fois furieuse et fascinée. Ses yeux fixent ma queue, écarquillés, et sa main continue de me serrer, ne m'abandonne que lorsque je commence à débander.
-- Mes cheveux ! gémit-elle. J'en ai plein les cheveux !
Elle baisse la tête. Cherche sur sa peau les traînées de foutre.  
-- Y'en a partout !
-- La prochaine fois, mieux vaudra le prendre dans ta bouche.
-- Pouah ! fait-elle. C'est dégueulasse.
Debout, elle continuer de s'inspecter. Ses seins, son ventre. Tire sa jupe…
-- J'espère que je n'en ai pas sur ma jupe, dit-elle.
Apparemment il n'y en a pas sur la jupe. A demi rassurée, elle dit :
-- Il n'y en a pas. Je peux aller me laver les cheveux avant que ça sèche ?
J'attrape sa jupe et, avant qu'elle ait le temps de les serrer, je glisse ma main entre ses cuisses. Les poils de sa chatte sont trempés.
-- Vas-y, lui dis-je. Mais n'en profite pas pour te branler !

Pendant qu'elle se lave, je prépare à manger. Elle me rejoint dans la cuisine, les cheveux mouillés et aux joues une belle rougeur. S'installe et commence à manger sans rien dire. Je l'observe. Elle subit mon regard, faussement indifférente. Les pointes de ses seins me semblent légèrement érigées.
-- C'est la première fois qu'un mec me demande ça, dit-elle brusquement.
-- Te demande quoi ?
-- De lui mettre un doigt dans le cul.
-- Et alors ?
-- Alors rien.
Elle se sert un verre de vin. Poursuit silencieusement sa rêverie. Je la laisse.
-- Je peux me rhabiller ? demande-t-elle comme je quitte la cuisine.
-- Fais comme tu veux. Je vais me balader une heure ou deux.

-- Vous avez vu l'heure ! Elle bondit, furieuse, à peine ai-je franchi la porte. Je me demandais où vous étiez passé, et même si vous reviendriez.
-- Quelle heure est-il ?
-- Huit heures et demie. Ça fait plus de cinq heures que vous êtes parti !
-- Tu as faim ?
-- Où étiez-vous ?
-- Allons dîner. Viens.
Elle enfile son manteau et me court après.
-- Eh ! Attendez-moi !
On est samedi soir et les restaurants sont bondés. Après deux ou trois tentatives, nous trouvons une table. Chloé, boudeuse, choisit exprès les plats les plus chers. Pour ce qui me concerne, je me tais.
-- Qu'est-ce qu'il y a ? explose-t-elle au bout d'une demie-heure.
Je ne réponds pas.
-- J'ai fait quelque chose de travers ? insiste-t-elle.
Au bout d'un moment je lui dis que non, elle n'a rien fait de travers, qu'elle est absolument ravissante, qu'elle mérite amplement ses honoraires et que...
-- Et que quoi, alors ? m'interrompt-elle. N'ai-je pas répondu à chacune de vos exigences ? Que voulez-vous de plus ? Que j'y prenne plaisir ?
Elle avale une grosse bouchée de purée. Et ajoute :
-- Le pire, c'est que j'y ai pris du plaisir. Puis, soudain inspirée, elle jubile : C'est ça ? Vous voudriez que j'en ai honte ?
-- Ne dis pas de bêtise, Chloé.
-- J'en ai honte, si ça peut vous consoler. Parce que, justement, il m'est arrivé d'en éprouver du plaisir. Ou au moins de l'envie. Mais comme vous...Elle s'arrête au milieu de la phrase. Et reprend : De toute façon... Oh et puis merde ! Est-ce que vous allez me baiser ce soir ? Je veux dire, me baiser vraiment ? J'en ai marre d'aller me finir dans la salle de bains.
J'éclate de rire.
-- Combien tu me donnes ?
La question l'interloque. Puis elle sourit :
-- Trente.
-- C'est à peine le prix d'un massage. Soixante, et je me déshabille.
-- Et pour sucer ?
-- Vingt cinq de plus. Mais je n'avale pas.
-- Et pour avaler ?
-- Dix de mieux.
-- On en est déjà à presque cent euros ! A ce prix-là, c'est la nuit complète !
-- Ah non ! La nuit complète, c'est deux cents.
-- Beaucoup trop cher, fait-elle. Le massage, c'est les seins aussi ?
-- Seins et fesses uniquement.
-- Et pour le reste ?
-- Il y a d'excellents vibromasseurs dans le commerce.
-- Bon, dit-elle. Je prends le massage et la moitié de la nuit.
-- Il faut sucer ?
-- Pour ce prix-là, j'espère bien !
-- Et la pénétration ? Devant ? Derrière ?
-- Quel est le meilleur marché ?
-- Devant. Mais pas plus de vingt minutes.
-- Ça devrait suffire, mon brave. Ah ! Une dernière chose : vous n'éjaculez pas sur mes cheveux.
-- Et où ça alors ?
-- Où vous voulez, mais pas sur mes cheveux.

Nous finissons rapidement le dîner. A peine sommes-nous arrivés à la maison que Chloé me prend par la main.
-- Dépêchez-vous. Je suis trempée.
Le temps d'aller pisser, elle est déjà allongée sur son lit, nue, les jambes écartées.
-- On commence par le plus pressé, dit-elle en me montrant sa chatte pleurant comme une fontaine.
Je me déshabille, grimpe sur le lit et fourre ma langue dans sa chatte. Il ne lui en faut pas beaucoup pour jouir. Je me redresse et sans attendre l'enconne. Elle pousse un cri. Referme ses jambes autour de mes reins et me pousse profondément en elle. Deux minutes plus tard, à peine, elle jouit de nouveau. J'insiste. Elle jouit une troisième fois. Puis me repousse.
-- Déjà ? fais-je en me retirant.
-- Je... Vous n'imaginez pas ce que j'endure depuis deux jours !
-- Et le reste, alors ?
-- Le reste a moins d'importance, maintenant. Sauf le massage, peut-être.
Elle se retourne et me présente ses fesses. Je les caresse, mollement tout d'abord, ensuite plus vivement. Rompant la pose, elle se remet sur le dos.
-- N'insistons pas, dit-elle. Faites-voir les seins ?
Je les prends dans mes mains et commence à les masser.
-- Vous faites ça très bien, commente-t-elle au bout d'un moment. Je peux ?
Sans attendre ma réponse, elle se saisit de ma queue pour me branler. Elle le fait très lentement, très précisément. Puis se met de côté et me porte à sa bouche. Une de mes mains abandonne ses seins et retourne à ses fesses. Ça semble lui convenir. Elle me suce avec goût et ardeur et je ne tarde pas à sentir venir le plaisir. Elle s'interrompt un instant, le temps de me dire :
-- Dans ma bouche, dit-elle alors. Allez-y.
et aussitôt me reprend. Serre ses lèvres autour de mon gland et d'une main habile me branle à toute allure. Je ne tiens pas trente secondes à ce rythme et explose violemment au fond de sa gorge.
-- Ah ! fait-elle après avoir tout avalé et tendrement nettoyé ma queue. Je crois que je vais bien dormir. Voilà qui est bien.
Elle se rallonge. S'étire.
-- Je vous fais grâce du reste. Vous avez été parfait, conclut-elle.
-- Mademoiselle est bien bonne.
-- Je ne vous le fais pas dire...
-- Et pour mon petit cadeau ?
-- Préparez-moi la note. Nous verrons cela demain.
-- Vous êtes déjà levé ? proteste Chloé, le lendemain matin en arrivant dans la cuisine. Moi qui pensait vous faire une surprise...
-- Le café est chaud.
Elle n'est pas encore tout à fait réveillée. Se sert un bol et s'assied. Sa chemise est froissée et, si largement déboutonnée que ça ne peut pas être le fruit du hasard, laisse voir ses seins.
-- Ne bouge pas, lui dis-je.
Je vais chercher la caméra. La filme longuement.
-- Vous avez bien tout vu ? demande-t-elle quand je la repose.
Puis elle se lève et va s'enfermer dans la salle de bains.

Une demie-heure après elle passe la tête par la porte et demande en criant comment elle doit s'habiller.
-- Le moins possible.
Elle me rejoint, vêtue d'un tee-shirt qui lui couvre à peine les fesses.
-- C'est le moins possible que j'ai trouvé, dit-elle.
-- La culotte est de trop.
-- Je me sens idiote quand je n'en ai pas.
Néanmoins elle s'en défait. Puis demande :
-- Et maintenant ?
-- Maintenant tu peux mettre ta jupe. Nous partons dans un quart d'heure.

A peine avons-nous franchi le péage, sur l'autoroute, que je demande à Chloé de prendre ma queue dans sa main.
-- On va nous voir, proteste-t-elle. Les camions.
-- On est dimanche. Il n'y a pas de camions.
Elle s'exécute de mauvaise grâce. Une fois ma queue dans sa main elle demande :
-- Vous voulez que je vous masturbe ?
-- Fais-moi ce que tu voulais me faire ce matin. Tu sais, la surprise...
-- Pas très pratique en voiture... Mais je veux bien essayer.
Elle s'allonge de côté sur son siège et, la tête coincée contre le volant, me prend dans sa bouche. Commence à me sucer.
-- Ne te presse pas, lui dis-je. On a le temps.
Bonne fille, Chloé s'amuse avec ma queue jusqu'au péage de Saint-Arnould.

En nous quittant, devant chez elle, Chloé me demande :
-- Vous m'appelez ?
-- Je t'appelle, oui.
Elle me regarde avec attention, puis s'éloigne.

Une semaine plus tard, je lui envoie un chèque accompagné d'un mot lui expliquant qu'il vaut mieux en rester là. Elle me répond aussitôt :
Cher Monsieur,
Vous m'aviez déjà payée. Votre chèque était donc en trop. Je me permets de vous le retourner.
Avec mes sincères salutations.
Chloé.

© Thomas Lelong, 1997.